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Mercredi, 14 mai 2025

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  • Par BOUTET Orphé
  • 16-11-2023
Le CTRI débloque 13 milliards pour la...

            Selon les informations de nos confrères Focus Groupe Média, sur instructions du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, le gouvernement a débloqué, le 14 novembre, 13 milliards de francs CFA pour réfectionner urgemment les universités et grandes écoles du pays. Informations confirmées et également relayées par le 4ème vice-président de l’assemblée nationale de la transition, Geoffroy Foumboula Libeka, via sa page facebook.

            Au-delà des dysfonctionnements d’ordre pédagogique et/ou calendaire, les établissements supérieurs publics du pays sont confrontés depuis des années à des difficultés structurelles et infrastructurelles criardes. Ce qui fait d’eux aussi des institutions dans lesquelles « tout à refaire » et qui, donc, nécessitent une « restauration ». Alors, face à cette urgence, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions a décidé, hier, 14 novembre, du décaissement de 13 milliards destinés à la réfection des universités et grandes écoles du pays.

            Ainsi, l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville, l’Université des Sciences de la Santé d’Owendo et l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) bénéficieront chacune de 3 milliards. Et les 4 milliards restants seront repartis entre les grandes écoles publiques, tels l’Institut des Sciences de l’Organisation (IUSO), l’Institut National des Sciences de Gestion (INSG), l’Institut Supérieur de Technologie (IST).

            Cette énième décision prouve que, contrairement à ceux qui les ont précédées aux commandes du pays, les autorités de la transition accordent une place de choix aux actions à fort impact social.    

               

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  • Par BOUTET Orphé
  • 16-11-2023
Le CTRI ouvre le grand chantier de la...

A travers son communiqué 028 daté de ce jour 14 novembre 2023 et lu par son porte-parole, le colonel Ulrich Mamfoumbi Mamfoumi, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a annoncé la mise en solde de 1000 postes budgétaires  au bénéfice des agents du ministère de la santé en attente de régularisation leurs situations administratives depuis plusieurs années pour certains. En plus de l’ouverture de 200 postes budgétaires supplémentaires au profit dudit ministère, le général Oligui Nguéma et ses éléments ont également indiqué qu’une opération de régularisation de 4200 agents de l’Etat, « toutes administrations confondues », est en cours.

Après ceux du ministère de l’éducation nationale en septembre dernier, ce sont 1.000 agents du ministère de la santé qui verront leurs situations administratives et financières régularisées à compter de ce mois, d’après l’annonce faite ce jour par les autorités du CTRI. Outre ces mises en solde, 200 postes budgétaires seront ouverts pour le compte du même ministère et particulièrement pour des fonctionnaires appelés à servir à l’intérieur du pays. Cette mesure spécifique vise, selon le CTRI, à « contribuer au renforcement de l’accès aux soins de santé sur l’ensemble du territoire national ».

D’après les précisions du CTRI, ces 200 postes budgétaires seront réservés à 100 médecins, 50 infirmiers d’Etat et 50 sages-femmes. Ces opérations de régularisation,  notamment administrative, vont s’étendre à l’ensemble des administrations publiques, a en outre promis ceux qui se sont engagés à « restaurer » à l’ensemble des institutions morales et physiques laissées en lambeaux par le régime honni des Bongo.

Il faut rappeler que depuis 2015, la gestion des ressources humaines, des recrutements aux retraites,  dans l’administration publique n’avait plus connu un fonctionnement normal. Les agents y affectés ont vu leurs situations administratives et, conséquemment, celles financières être complètement figées pendant plusieurs années.

           Pour justifier ces injustices, les autorités déchues prétextaient le « contrôle de la masse salariale » particulièrement et plus largement les charges de l’Etat pendant qu’elles mêmes menaient un train de vie démesuré, scandaleux.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 16-11-2023
Judo/Open de Dakar : la belle moisson...

          Du 9 au 12 novembre dernier s’est tenu, dans la capitale du Sénégal, l’Open d’Afrique de Dakar, une compétition internationale de judo organisée par l’Union Africaine de Judo (UAJ) et réunissant plusieurs combattants repartis en divers catégories (cadet, junior et senior). Le Gabon qui y prenait s’est emparé de plusieurs médailles dont une d’or, faisant ainsi retentir la Concorde au pays de la Teranga

Selon les informations de la Fédération gabonaise de Judo (Fegajudo) relayées via sa page facebook, malgré des moyens limités et un voyage qui n’a été facilité que par l’intervention d’un « mécène », la moisson, au terme de l’Open d’Afrique de Judo, est plutôt bonne et honorable. Les jeunes compétiteurs partis défendre le vert-jaune-bleu sont revenus parés de médailles.

            En effet, François Tibari Nguéma Mba après une médaille de bronze obtenue jeudi dernier dans la catégorie Juniors, a remporté l’or le lendemain chez les cadets face au Sud-Africain Levon Gyulinyan. Le samedi 11 novembre, dans la catégorie Seniors, respectivement chez les -66kg et les -73 kg, Fernand Nkero et Ety Marc Tevia Ndong Nzé Nkala ont empoché le bronze. Le premier a battu le Nigérian Ismaël Alhassane et le second a vaillamment pris le dessus sur le Gambien Koga Paziaud.   

            Ce sont donc en tout 4 médailles qui ont été ramenées au pays par ces trois jeunes judokas sur qui plusieurs observateurs avisés misent pour l’avenir de cette discipline au Gabon.    

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  • Par BOUTET Orphé
  • 06-11-2023
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

Oligui Nguéma le libérateur

           En faisant expier son péché à Ali, Brice Clotaire a également de façon particulière libéré la province du Haut-Ogooué, prise en otage, depuis des décennies, par le système et le régime Bongo-PDG. Cette province était, en effet, devenue une anomalie républicaine. Originaire de cette province du fait de sa mère, Oligui Nguéma, par sa prise de pouvoir, a libéré l’ensemble du Gabon, y compris le Haut-Ogooué. Cette dernière a été notamment libérée de l’instrumentalisation politique et tribale dont elle était victime, en dépit de la solidarité des conditions de vie de la majorité de ses habitants avec les autres Gabonais.

Exécuteur testamentaire revendiqué d’Omar Bongo Ondimba, le Général Oligui Nguéma en a la volonté et donne des signes encourageants par un certain nombre de mesures : traque des détourneurs de fonds publics, dissolution du Haut-Commissariat Général de la République, limitation au strict minimum des émoluments des parlementaires, revalorisation des indemnités des Auxiliaires de commandement, etc. Tout cela est à son honneur, mais ne constitue pas l’enjeu de la mission de l’exécuteur testamentaire qu’il entend être.

Le système Bongo-PDG et la corruption : l’échec des valeurs  

En lien avec la « restauration des institutions », mission du CTRI qu’il préside, le Général Oligui Nguéma a le devoir d’incarner l’exemplarité s’il veut réellement être à la hauteur d’un véritable exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba. Le repentir et la lassitude exprimés par OBO sur le désastre politique et socio-économique national, consécutif au règne du système Bongo-PDG, mettent en relief principalement et fondamentalement la problématique des valeurs. Le grand échec d’Omar Bongo Ondimba, de son fils Ali et de leurs affidés est celle des valeurs dont témoigne le niveau de corruption généralisée de l’élite politique gabonaise. Les institutions gabonaises ne peuvent pas être restaurées sans une reconversion morale préalable des femmes et des hommes qui sont chargés de les incarner et de les faire fonctionner. D’Omar Bongo Ondimba à Ali Bongo Ondimba, le Gabon a été un « malade alité » non pas du fait de ses institutions, mais plutôt du fait de la corruption de son élite politique.

Cette corruption de l’élite politique doit être entendue comme « l’abus des fonctions publiques à des fins personnelles »[1]. Il ne sert absolument à rien de changer de constitution, d’adopter un nouveau code électoral, etc. s’il n’est pas préalablement mis fin à cette corruption qui est tout simplement l’abus des fonctions publiques à des fins personnelles. C’est ce mal qui a sapé nos institutions et fait péricliter le vivre-ensemble et le développement national ; et rien d’autre. Selon la Convention des Nations unies contre la corruption, « en sapant les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice et en compromettant le développement durable et l’état de droit », la corruption est une menace pour « la stabilité et la sécurité des sociétés ». Ces effets dévastateurs de la corruption sur la stabilité politique, économique, sociale et culturelle des sociétés et des États sont aussi reconnus par La Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.

Le CTRI et la restauration des valeurs et des mentalités : le devoir d’exemplarité

        La lutte contre la corruption, et donc le combat pour les valeurs, est un chantier que la Transition et son président ne sauraient mener à terme. Cela relève de la révolution des esprits et des mentalités qui prend plus de temps que la révolution politique, plus instantanée et immédiate. Toutefois, ce qui est attendu de la Transition, et principalement de son premier acteur, est d’amorcer cette reconquête des valeurs préalable à la construction d’institutions fortes et crédibles. La reconquête des valeurs, Oligui Nguéma l’amorcera en étant le leader d’une Transition exemplaire débouchant sur des élections libres, transparentes, inclusives et pacifiques auxquelles il s’interdirait de participer. L’appétit vient en mangeant ; en incarnant la fonction de Président de la République et de Chef de l’Etat, Oligui Nguéma prend certainement goût au pouvoir. Cela est humain. Cependant, qu’il se garde d’en être corrompu. Que sa « surprenante transformation vestimentaire en se débarrassant de l’uniforme militaire » et ses ambitions de créer « Libreville 2 » et un « nouvel aéroport de Libreville »[2] ne soient pas le signe de l’ambition d’une prise en otage future de la Transition pour assouvir son dessein de jouissance du pouvoir. Oligui Nguéma s’honorerait en étant l’arbitre impartial des élections qui mettront fin à la Transition et ouvriront le retour à un ordre constitutionnel normal. C’est cette exemplarité qu’il doit nécessairement incarner et qui sera la semaille qui lui assurera une moisson politique certaine pour l’avenir. Qu’il aille puiser dans sa foi chrétienne, affichée et revendiquée, l’énergie morale nécessaire pour ne pas céder à la corruption de l’hybris de l’homme providentiel et indispensable. Homme providentiel, il l’est déjà pour son « coup de liberté » ; homme indispensable, il ne l’est pas pour l’après-transition. Du fait d’accéder à des responsabilités d’Etat, tout le monde entre dans l’histoire. Cependant, les uns entrent au panthéon de l’histoire ; et les autres dans les poubelles de l’histoire. Voilà l’alternative qui s’offre à Oligui Nguéma, exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba.

Stéphane Vouillé

 



[1] Cf. Emmanuelle Lavallée, « Corruption et confiance dans les institutions politiques : test des théories fonctionnalistes dans les démocraties africaines » in Afrique contemporaine, 2006/4 n° 220 | pages 163 à 190.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 06-11-2023
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

« Coup de liberté » ou « révolution de palais » ?

L’alacrité populaire qui a suivi l’annonce, le 30 août dernier, de la prise de pouvoir par l’armée au Gabon a témoigné du caractère de plus en plus exécrable, aux yeux d’une très large majorité des Gabonais, de ce qu’était devenu le règne d’imposture et d’incurie d’Ali Bongo Ondimba. En qualifiant son action de « coup de liberté », le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma indiquait ainsi sa perception empathique du sentiment et de la conscience populaires. Le coup de force des militaires a été unanimement accueilli comme salvateur, par un peuple qui, depuis 2009, voyait quotidiennement ses conditions de vie se dégrader et ses libertés rognées et retirées. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’idée d’une « révolution de palais » avancée par le candidat Albert Ondo Ossa n’a pas eu d’écho. Ce dernier a fini par « rentrer dans le rang », pour éviter l’isolement. Toutefois, en qualifiant ce coup d’état de « révolution de palais », Albert Ondo Ossa a vu juste. En effet, ancien aide-de-camp d’Omar Bongo Ondimba et patron de la garde prétorienne de son fils, le Général Oligui Nguéma est évidemment un homme du régime Bongo-PDG. Sa prise de pouvoir est, de ce fait, bel et bien une « révolution de palais ». De plus, cette idée d’une « révolution de palais » est, aujourd’hui, accréditée et renforcée par les faits : les militants du PDG (y compris les anciens reconvertis en opposants) et partisans de l’ancien régime sont majoritaires dans toutes les instances de la Transition. C’est le cas du cabinet du Président de la République. Notoirement, l’Assemblée nationale et le Senat sont majoritairement constitués de PDGistes[1]. Si ce n’est pas le cas, pour le moment, pour ce qui concerne le bureau du Conseil économique et social, il n’en demeure pas moins que son président, son 1er vice-président et son 2ème questeur sont des militants du PDG. Actuel président du CES, Séraphin Moundounga n’a jamais, à notre connaissance, démissionné du PDG. Le « coup de liberté » est donc, en réalité, une « révolution de palais ». De la présidence de la République au parlement en passant par le Gouvernement et le CES, les personnalités investies de pouvoir, par le nouveau régime, sont majoritairement des habitués et des intimes du « palais », à l’instar de Brice Clotaire Oligui Nguéma lui-même, qui a été, comme le qualifie, à juste titre, Mathieu Olivier, journaliste à Jeune Afrique, « confident »[2] d’Omar Bongo Ondimba. Ledit confident serait d’ailleurs apparenté au défunt président, du côté de sa mère qui serait une des cousines d’Omar Bongo Ondimba.

Cependant, ce serait manquer d’à-propos, en termes d’analyse politique, de ne pas comprendre que cette « révolution de palais » était la seule issue pour arriver à bout d’un système politique qui avait confisqué toute possibilité de « renversement électoral »[3] et dont le régime d’Ali Bongo Ondimba était la forme la plus sanguinaire et prédatrice. Sans ce coup de force, le vote des Gabonais aurait été à nouveau tronqué et volé par le régime d’Ali Bongo Ondimba, comme en 2009 et en 2016. La « révolution de palais » menée par Oligui Nguéma nous a bien libérés de ce régime de désolation et de terreur et c’était bien la seule issue. De toutes les façons, face à la confiscation totale du vote citoyen et de l’alternance politique pacifique, le régime Bongo-PDG ne serait tomber que par un coup d’état, celui d’Oligui Nguéma ou un autre. Nous pouvons, néanmoins, nous féliciter que ce soit celui, sans une goutte de sang, d’Oligui Nguéma.

Accorder le bénéfice du doute au CTRI

Toute « révolution de palais » n’étant pas en soi et systématiquement une perpétuation de l’ordre ancien, il importe, en conséquence, d’accorder, au Général Oligui Nguéma et à ses frères d’armes, le bénéfice du doute. S’il a bien nommé le coup d’état du 30 août courant, le candidat Ondo Ossa a, en revanche, fait un procès d’intention à son auteur en affirmant qu’il s’agissait d’une continuité de l’ordre ancien. S’il est trop tôt d’accuser le Général Oligui Nguéma d’être un simple recycleur du régime honni Bongo-PDG, il est, néanmoins, tout aussi légitime de s’interroger sur ses véritables intentions. Quelles sont ces dernières ?

En l’absence d’actes contraires et avant le terme de la Transition, il est difficile de sonder les intentions du Général-Président. « Mourim batsi diyombi » (littéralement « le cœur de l’autre est une forêt impénétrable »), l’homme est un mystère pour l’homme, dit un proverbe Gisir. A défaut d’arriver à bout du mystère de l’intimité profonde d’Oligui Nguéma et de dévoiler ses véritables intentions, contentons-nous d’approcher cette intimité et de préjuger de ses intentions en scrutant ses premiers actes.

Si nous nous en tenons aux premiers symboles, l’intention du nouveau Chef d’Etat est justement d’opérer une rupture avec l’ordre ancien et d’amorcer la fondation d’une nouvelle ère. Le premier de ces symboles est la dénomination de l’organe constitué par les militaires et présidé par Oligui Nguema :  le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Au Niger, l’homologue militaire du CTRI est nommé « Conseil national pour la sauvegarde de la patrie » ; en Guinée, « Comité national pour le développement » ; au Mali, « Comité national pour le salut du peuple ». De cette lecture sémiotique comparée, nous pouvons en déduire que les militaires Gabonais et le premier d’entre eux, comparativement à leurs homologues, affichent d’emblée leur intention de ne pas s’éterniser au pouvoir en constituant simplement un régime transitoire chargé de restaurer les institutions. Le deuxième symbole est la référence tutélaire et exorciste, dans les communiqués du CTRI, à l’esprit de concorde de l’hymne national. Le CTRI entend mettre à profit la transition pour poser les fondations d’une véritable concorde nationale et c’est le sens de la chute qui fait désormais la marque de ses communiqués : « Peuple Gabonais, c'est enfin notre essor vers la félicité ! » Par cette formule incantatoire devenue, le CTRI semble exorciser à jamais l’ordre ancien, et peut-être aussi les démons de l’attrait puissant du pouvoir qui sommeille en chaque humain et donc en chacun d’eux.

La grosse faute politique d’Ali Bongo Ondimba

L’autre symbole significatif d’une intention de refondation de notre Nation et du vivre-ensemble, du Général-Président de la Transition, est non seulement la référence au Président Jerry John Rawlings, mais également et surtout le rappel, dans son discours d’investiture, de ces paroles désormais proverbiales de feu le Président Omar Bongo Ondimba : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire, il nous observe. Il dit : amusez-vous. Le jour où il voudra aussi nous sanctionner, il le fera. » Témoignage d’une autocritique, ces paroles révèlent la résonnance testamentaire des discours du 01 décembre 2007 et du 31 décembre 2008 d’Omar Bongo Ondimba. « A di cisse mvoumbi mougandou », dit un adage de la sagesse Gisir. Littéralement, « ce qu’a laissé un défunt est une malédiction ». Dans la culture Gisir, citer cet adage, c’est appeler les héritiers d’un individu au respect des dernières volontés de ce dernier. Le non-respect des dernières volontés d’un défunt expose ses héritiers au malheur : maudit l’héritier qui n’aura pas été un fidèle exécuteur testamentaire ! La grande faute politique d’Ali Bongo Ondimba est de n’avoir pas compris la portée spirituelle et testamentaire des paroles paternels et de n’en avoir pas fait le viatique et la boussole de son règne. Il aurait dû s’employer à réhabiliter le nom de son père tout en se faisant un prénom.

En déposant Ali Bongo Ondimba, le Général Oligui Nguema a, en réalité, déposé l’infidèle exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba. C’est parce qu’il n’a pas cette clé de lecture que Mathieu Olivier, journaliste à Jeune Afrique, parle à tort de « la position paradoxale » d’Oligui Nguéma qui a renversé le fils tout en ayant été formé et porté par le père, c’est-à-dire Omar Bongo Ondimba[4]. La position d’Oligui Nguéma est, au contraire, normale et cohérente parce qu’en phase avec l’esprit du testament du patriarche. Tout en appelant à la perpétuation de son règne par son héritier, le patriarche Omar Bongo Ondimba a demandé que ledit règne prenne une nouvelle et ennoblissante trajectoire. Confident d’Omar Bongo Ondimba mourant, Brice Clotaire Oligui Nguéma s’est retrouvé de fait gardien du respect de sa mémoire et de son testament. En conséquence, fils moral et spirituel d’Omar Bongo Ondimba, Oligui Nguéma entend corriger l’erreur de son « frère ». En bon « enfant du village », conscient de la menace qui pèse sur tout héritier qui ne saurait pas faire respecter les dernières volontés d’un défunt, Oligui Nguema a, nous semble-t-il dans son discours d’investiture, annoncé être simplement le parfait exécuteur testamentaire politique d’Omar Bongo Ondimba. En considérant qu’Ali Bongo Ondimba n’a pas su être le digne héritier politique de son père repentant, la « révolution de palais » orchestrée par Oligui Nguema est donc une rectification de la trajectoire du régime PDG et plus probablement une réhabilitation post-mortem du nom d’Omar Bongo Ondimba. Dans ses discours du 01 décembre 2007 et du 31 décembre 2008, Omar Bongo Ondimba, tout en battant sa coulpe, appelait son régime à une véritable reconversion et engageait ainsi son successeur à en ouvrir le chantier jusqu’à sa réalisation. En témoignant son repentir, Omar Bongo Ondimba exprimait en même temps sa lassitude. N’ayant plus l’énergie nécessaire pour remettre le Gabon sur les rails de la bonne gouvernance et du développement socioéconomique véritable, il espérait que son héritier, son fils Ali, le ferait. Ce qui a manqué à ce dernier pour être véritablement fidèle à la consigne testamentaire paternelle est un sursaut d’orgueil pour laver la honte historique attachée au patronyme Bongo. Un fils devrait toujours faire mieux que son père et sauver l’honneur de ce dernier. Ali Bongo Ondimba a fait tout le contraire. C’est le péché que Oligui Nguéma lui a fait expier.  

     Stephane Vouillé

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  • Par BOUTET Orphé
  • 14-10-2023
Le « Gabon connecté » et ses...

          Selon un reportage de Gabon 1ere signé Patrice Simangoye et consacré à la visite, le 11 octobre 2023, de la ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, porte parole du gouvernement, Laurence Ndong, à l’Institut Africain d’Informatique (IAI), les maux ou les mots, c’est selon, au sein de cet établissement supérieur « dépassent l’entendement humain ». Paradoxalement, il y manque « de laboratoire informatique, de connexion Internet, de matériel informatique ». A certains égards, cette situation ne semble plus paradoxale et encore moins exceptionnelle, car elle reflète l’état de toutes les universités et grandes écoles du pays : C’est le « Gabon connecté » et ses universités déconnectées à l’orée de 2025, année supposée de l’essor du Gabon vers l’« Emergence ».

            Selon les analyses des autorités de l’ancien régime et des données de la Banque Mondiale datées 2018, le Gabon compte parmi les pays plus connectés en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier. Cependant, comme nombreux Gabonais avant elle, la nouvelle ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication s’est récemment rendue compte que la réalité est bien contrastée : Internet reste un luxe dans nos différentes administrations. Et ce n’est pas n’importe où qu’elle à fait ce triste constat, mais à l’Institut Africain de l’Informatique (IAI).

            En effet, ce haut lieu de l’enseignement et de l’exercice, en théorie et en pratique, de l’informatique ne dispose curieusement pas des outils et dispositifs les plus basiques du domaine, telle que la connexion Internet et pourtant intournable de nos jours  dans les secteurs aussi essentiels comme ceux de l’éducation, la formation, la recherche et l’innovation. C’est dire qu’apprenants et enseignants sont contraints de recourir à des méthodes adaptatives, au bricolage académique pour sauver l’essentiel. Une situation à laquelle n’échappe aucun établissement supérieur public du pays.

            Ainsi, d’IAI à l’INPTIC (Institut Nationale la Poste, des technologies, de l’Information et de la Communication), de l’UOB (Université Omar Bongo) à l’USTM (Université des Sciences et techniques de Masuku) en passant par l’ITO (Institut des Techniques d’Owendo), l’IST (Institut Supérieur des Techniques), l’INSG (Institut National des Sciences de Gestion) et l’IUSO (Institut Universitaire des Sciences de l’Organisation), chacun se débrouille avec les moyens du bord.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 12-10-2023
Sylvia Bongo Ondimba rejoint Noureddin...

Alors que l’ONG SOS Prisonniers, très au fait de l’actualité judicaire du pays, annonçait une confrontation devant les juges entre Brice Laccruche Alihanga, l’ex directeur de cabinet d’Ali Bongo, le despote déchu, et Sylvia Bongo Ondimba, l’ex première dame, dans la journée du mercredi 11 octobre 2023, cette dernière aurait été placée sous mandat de dépôt tard dans la nuit, selon les informations de notre confrère Gabon média Time. Elle rejoint ainsi à « Sans Famille » son fils ainé, Noureddin Bongo Valentin, écroué, comme elle, pour détournements et blanchiments de capitaux, entre autres.

Comme un « regroupement familial » à « Sans Famille »

Les avocats de Sylvia Bongo Ondimba ne pourront plus parler de détention arbitraire de leur cliente. En résidence surveillée depuis plusieurs jours déjà, elle a, en effet, été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale du Gros-Bouquet, aux premières de ce jeudi 12 octobre. Elle est accusée, entre autres, de détournements massifs de fonds publics et de blanchiments de capitaux. Elle ne sera pas donc loin de son  fils, Noureddin Bongo, qui l’avait précédé à « Sans Famille » il y a environ un mois pour presque les mêmes chefs d’accusations.

BLA, blanchi ?

Son déferrement est intervenu après une longue confrontation avec Brice Laccruche Alhianga (BLA), ancien directeur de cabinet de son mari, incarcéré depuis quatre années, sur instructions et le contrôle même de Sylvia Bongo, selon Maître Anges Kevin Nzigou, avocat de BLA .

Selon les déclarations des avocats de ce dernier, il a été enfermé pendant toutes ces années pour « des accusations qui ne reposent sur rien », « sur des éléments qui sont faux ». Ils réclament alors une « réhabilitation » de leur client. Selon leurs dires, des procédures seront entamées afin qu’il soit « restauré dans sa dignité et sa propriété », car, selon certaines preuves matérielles à leur disposition et de celle de la justice, Sylvia Bongo lui aurait exproprié illégalement et abusivement un bien immobilier.

Déni de la réalité et refus de collaborer

Des faits, entre autres, qu’elle rejette malgré des preuves accablantes. D’après Anges Kevin Nzigou, Valentin épouse Bongo Ondimba prétend ne connaitre aucun Gabonais, en plus ne pas s’appeler Sylvia mais plutôt Sylvie. Comme dans un jeu de rôles, pourrait-on dire. Devant les juges, elle aurait multiplié et renouvelé ce genre de méthodes dilatoires, manifestant ainsi un refus de collaborer avec la justice.

Des relevés bancaires révélateurs

Malheureusement pour elle, celles-ci n’ont pas suffi pour distraire les juges qui l’ont placée sous mandat de dépôt. Une issue qui lui était inévitable. Car, selon les révélations Maître Anges Kevin Nzigou, « on a constaté qu’il y a plusieurs malversations de centaines de milliards juste pour le confort et la bonne vie d’une famille. ». « L’essentiel des fonds alloués à la première dame étaient diligentés par la première dame elle-même », a-t-il ajouté. Ce qui ferait d’elle la principale responsable des détournements attribués à Laccruche Alhianga et ses co-accusés, à l’instar de Patrichi Tanasa qui, lors de son procès, avait déjà indexé les rapports très complexes de l’ex première dame avec l’argent public.

Si à l’époque elle s’était contentée, pour se défendre, de se fendre d’un communiqué, cette fois-ci il lui faudra bien plus. Car ses relevés bancaires épluchés par la justice sont assez révélateurs.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 09-10-2023
« De l’héritage au partage »...

Comme il l’avait annoncé au lendemain de l’opération qu’il a menée le 30 août dernier pour mettre fin à la forfaiture et l’imposture à la tête de l’Etat, le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma, le chef du Comité de la Transition et de la Restauration des Institutions (CTRI), a procédé, le 6 octobre dernier, à la remise officielle de l’ensemble des « actifs mal acquis » saisis au cours de cette opération au chef du gouvernement de la transition, Raymond Ndong Sima.

              Chose promise, chose due. Il l’avait dit, il l’a fait. Contrairement à Ali Bongo qui s’était contenté de déployer une vaste campagne de communication pour tenter de noyer le scandale et l’indignation générale suscités par les révélations autour de la nébuleuse Delta Synergie, la honteuse holding héritée de son père, donc un autre ensemble des « biens mal acquis », en promettant de restituer certaines « parts » à l’Etat et « partager » d’autres avec la « jeune gabonaise », Oligui Nguéma, a, lui, immédiatement mis à la disposition du gouvernement, représenté par son chef, l’argent et les véhicules saisis lors de l’« Opération  Dignité » menée fin août.

            Ce sont ainsi un chèque de 7 milliards 200 millions et 344 voitures issus du « patrimoine de l’Etat acquis frauduleusement » qui ont été rétrocédés au chef du gouvernement de la transition. Ce dernier a promis réunir au plus tôt l’ensemble de ses ministres pour évaluer les besoins sectoriels avant de procéder au « partage ». 

            Selon le communiqué de presse de la présidence de la république relatif à la dite cérémonie, celle-ci « ne concerne que les biens physiques saisis jusqu’à présent. Des enquêtes approfondies sont en cours pour détecter d’autres transactions frauduleuses ». Donc ce n’est pas encore fini.

            C’est dire que l’homme qui a envoyé Ali Bongo à la « retraite » a une autre vision de ce que ce dernier et ses communicants ont appelé « de l’héritage au partage ». Là où le second ne faisait que des jeux de mots, donc de la démagogie, le premier en fait une politique des actes concrets

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  • Par BOUTET Orphé
  • 09-10-2023
Vie associative : La FENAC-UNESCO...

             Longtemps plongée dans une sorte de léthargie qui ne disait pas son nom et navigant dans un vide juridique, la Fédération Nationale des Associations et Clubs UNESCO du Gabon (FENAC-UNESCO) a, récemment, au terme d’une assemblée Générale « constitutive » tenue dans les locaux de la Commission Nationale Technique pour l’UNESCO (COMNAT), situés à la descente de Louis dans le premier arrondissement de Libreville, relancé ses activités avec l’adoption de ses textes, l’élection et l’installation d’un nouveau bureau.

            La FENAC-UNESCO a désormais des textes qui régissent et légalisent son existence ainsi qu’un nouveau bureau exécutif. Elle a, en effet, tenu récemment une assemblée générale au terme de laquelle elle s’est dotée des textes et d’un bureau pour mieux garantir son fonctionnement ainsi que ses activités.

En effet, malgré une très longue existence formelle, cette structure associative n’avait pas pu s’entourer d’hommes et de femmes ainsi que d’un cadre juridique devant assurer sa pérennité. En conséquence, elle a été plongée pendant longtemps dans une léthargie qui a failli conduire à sa disparation. C’est donc sous le thème de la « renaissance » ou, mieux, de la « restauration », qu’Henri-Georges Boudzanga Boundzanga,  président nouvellement élu, devrait placer son mandat.

Lui et l’ensemble de son bureau ont été instamment installés par le Secrétaire Général de la Commission Nationale Technique de l’UNESCO pour le Gabon, Fred Abessolo, et son adjointe, madame Nadine Chantal Mve Ellah. Deux personnalités qui ont beaucoup œuvré pour la résurrection de la structure fédérative, notamment à travers des orientations, des sensibilisations et des conseils précieux aux responsables des différentes structures y affiliées.

C’est un bureau composé d’hommes, de femmes, de jeunes et moins jeunes ainsi que de différents profils socio-professionnels, donc reflétant réellement la diversité, qui a été plébiscité par l’ensemble des participants. 

Dans son mot de circonstance, le nouveau président de la FENAC-UNESCO, a, avant tout, tenu à rendre un « vibrant hommage » à monsieur Zihou Zihou, son mentor et prédécesseur, qui, en dépit des difficultés et des moyens limités, a pendant longtemps incarné et défendu la FENAC-UNESCO partout où besoin se faisait sentir. Une fédération qui donc lui doit tout ou presque.

Comme l’avait déjà fait le secrétaire général de la commission nationale technique, il a ensuite invité l’ensemble des membres du nouveau bureau qui l’accompagnent à se mettre au travail avec sérieux et rigueur, afin d’être à la hauteur des tâches, des défis et des objectifs qui leur sont assignés sur le plan national et international.

Selon elle-même la structure onusienne, un club, un centre ou une association UNSCO, « c’est un regroupement volontaire de personnes de tous âges et de tous horizons socioprofessionnels qui partagent un engagement ferme envers les idéaux de l’UNESCO tels qu’ils figurent dans son Acte constitutif, et dans la déclaration universelle des droits de l’homme ».

« Constitués pour la plupart en réseaux régionaux et internationaux, les Associations, Centres et Clubs UNESO (ACU) interviennent sur des enjeux globaux à répercussion locale. Leurs actions sont basées sur le partage, la solidarité et l’échange, et s’inspirent de tous les domaines de compétence de l’UNESCO selon les priorités nationales et les spécificités culturelles », ajoute-t-elle.            

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  • Par BOUTET Orphé
  • 09-10-2023
Football/ Panthères du Gabon : Neveu...

Au regard des résultats très affligeants enregistrés ces derniers temps par l’équipe nationale de football, le ministre des sports, le président de la FEGAFOOT et Patrice Neveu, à la tête des Panthères depuis mai 2019, « ont convenu de cesser toute collaboration », selon un communiqué signé et lu hier soir, dimanche 8 octobre, sur les antennes de Gabon 1ère, par Pierre Alain Mounguengui, le président de cette fédération sportive. Ce dernier a également annoncé la mise en place d’« un staff technique provisoire » dirigé par Thierry Mouyouma, ex international gabonais.

Patrice Neveu, après un peu plus de quatre années passées à la tête des Panthères du Gabon, a été « remercié pour les services rendus », par les responsables du football national, à savoir le ministère des sports et la fédération, qui justifient cette décision par les résultats, peu reluisants, affichés dernièrement par la sélection nationale. C’est Thierry Mouyama, ancien capitaine et ancien défenseur central de cette même sélection A, nommée à l’époque Azingo National, qui va à titre « provisoire », selon les termes du président de la fédération, prendre le relais et essayer de rebâtir une équipe plus compétitive.

Une première pour Mouyouma

Doté de tous ses diplômes internationaux en la matière, Thierry Mouyama sera à sa première expérience du genre. Il sera accompagné dans cette lourde mission par de nombreux autres ex internationaux gabonais, notamment Cédric Moubamba (ancien milieu défensif, sélectionneur adjoint provisoire), Daniel Cousin (ancien attaquant et ancien sélectionneur national, Manager Général provisoire), Eric Mouloungui (ancien attaquant, Manager général Adjoint provisoire).

Un staff technique 100% gabonais

La direction technique nationale est à nouveau confiée à Claude Albert Mbourounot qui vient mettre un terme au règne de Raphael Nzamba Nzamba, en poste depuis 2019. Fabrice Do Marcolino, lui, est maintenu à son poste de Référent Europe et ce, aussi à titre « provisoire ».

Anicet Yala, de son côté, a été chargé d’emmener les joueurs locaux à la prochaine édition du CHAN (Championnat d’Afrique des Nations).

C’est donc, fait assez rare dans l’histoire du football gabonais, un staff technique composé exclusivement d’experts nationaux.

Un Neveu au bilan mitigé

Patrice Neveu quitte la tête des Panthères du Gabon sur un bilan plutôt mitigé. Si, en effet, il avait réussi à les qualifier pour la CAN 2022 au Cameroun où elles avaient fait bonne impression sur le terrain, c’est de manière lamentable, et avec un jeu complètement insipide, qu’il n’a pas pu les faire embarquer dans les barques qui mènent, entre autres, sur les rives de la lagune Ebrié, en Côte d’Ivoire, où se jouera, du 13 janvier au 11 février 2024, la prochaine édition.        

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