Alors que l’ONG SOS Prisonniers, très au fait de l’actualité judicaire du pays, annonçait une confrontation devant les juges entre Brice Laccruche Alihanga, l’ex directeur de cabinet d’Ali Bongo, le despote déchu, et Sylvia Bongo Ondimba, l’ex première dame, dans la journée du mercredi 11 octobre 2023, cette dernière aurait été placée sous mandat de dépôt tard dans la nuit, selon les informations de notre confrère Gabon média Time. Elle rejoint ainsi à « Sans Famille » son fils ainé, Noureddin Bongo Valentin, écroué, comme elle, pour détournements et blanchiments de capitaux, entre autres.
Comme un « regroupement familial » à « Sans Famille »
Les avocats de Sylvia Bongo Ondimba ne pourront plus parler de détention arbitraire de leur cliente. En résidence surveillée depuis plusieurs jours déjà, elle a, en effet, été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale du Gros-Bouquet, aux premières de ce jeudi 12 octobre. Elle est accusée, entre autres, de détournements massifs de fonds publics et de blanchiments de capitaux. Elle ne sera pas donc loin de son fils, Noureddin Bongo, qui l’avait précédé à « Sans Famille » il y a environ un mois pour presque les mêmes chefs d’accusations.
BLA, blanchi ?
Son déferrement est intervenu après une longue confrontation avec Brice Laccruche Alhianga (BLA), ancien directeur de cabinet de son mari, incarcéré depuis quatre années, sur instructions et le contrôle même de Sylvia Bongo, selon Maître Anges Kevin Nzigou, avocat de BLA .
Selon les déclarations des avocats de ce dernier, il a été enfermé pendant toutes ces années pour « des accusations qui ne reposent sur rien », « sur des éléments qui sont faux ». Ils réclament alors une « réhabilitation » de leur client. Selon leurs dires, des procédures seront entamées afin qu’il soit « restauré dans sa dignité et sa propriété », car, selon certaines preuves matérielles à leur disposition et de celle de la justice, Sylvia Bongo lui aurait exproprié illégalement et abusivement un bien immobilier.
Déni de la réalité et refus de collaborer
Des faits, entre autres, qu’elle rejette malgré des preuves accablantes. D’après Anges Kevin Nzigou, Valentin épouse Bongo Ondimba prétend ne connaitre aucun Gabonais, en plus ne pas s’appeler Sylvia mais plutôt Sylvie. Comme dans un jeu de rôles, pourrait-on dire. Devant les juges, elle aurait multiplié et renouvelé ce genre de méthodes dilatoires, manifestant ainsi un refus de collaborer avec la justice.
Des relevés bancaires révélateurs
Malheureusement pour elle, celles-ci n’ont pas suffi pour distraire les juges qui l’ont placée sous mandat de dépôt. Une issue qui lui était inévitable. Car, selon les révélations Maître Anges Kevin Nzigou, « on a constaté qu’il y a plusieurs malversations de centaines de milliards juste pour le confort et la bonne vie d’une famille. ». « L’essentiel des fonds alloués à la première dame étaient diligentés par la première dame elle-même », a-t-il ajouté. Ce qui ferait d’elle la principale responsable des détournements attribués à Laccruche Alhianga et ses co-accusés, à l’instar de Patrichi Tanasa qui, lors de son procès, avait déjà indexé les rapports très complexes de l’ex première dame avec l’argent public.
Si à l’époque elle s’était contentée, pour se défendre, de se fendre d’un communiqué, cette fois-ci il lui faudra bien plus. Car ses relevés bancaires épluchés par la justice sont assez révélateurs.