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Mercredi, 14 mai 2025

Politique

  • Par BOUTET Orphé
  • 29-03-2025
Oligui ne voit pas Bilie Bi Nzé

Il l’avait déjà dit lors d’une de ses nombreuses sorties aux allures de campagne avant l’heure. Face à des journalistes français à qui il a accordé une interview récemment, Brice Clotaire Oligui Nguéma l’a encore répété : il n’a pas de d’adversaire politique. Seules les difficultés socio-économiques des Gabonais le préoccupent réellement, a-t-il précisé, pointant au passage la vacuité du discours et les contradictions de celui qui est présenté, à tort ou à raison, comme son véritable challenger, à savoir Alain Claude Bilie Bi Nzé.

Surfant sur sa côte de popularité qui est loin de faiblir, cumulée au soutien massif de tous les mastodontes de la scène politique gabonaise, c’est plus que serein et confiant que Brice Clotaire Oligui Nguéma va affronter le scrutin présidentiel du 12 avril prochain. L’ex aide-camp du défunt président Omar Bongo Ondimba est imperturbable. Comme tout bon soldat. Il l’a clairement exprimé lors de ses dernières sorties médiatiques.

En effet, interrogé sur les autres candidats à la prochaine présidentielle, le chef de du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a clairement indiqué qu’il ne les considère pas comme des adversaires politiques, son attention étant essentiellement portée sur « les problèmes des Gabonais », c’est-à-dire le chômage, le logement, la vie chère, l’éducation et la formation, a-t-il précisé.   

Celui qui affirmait il y a quelques semaines que lui et ses compagnons d’arme sont venus donner de leçons de politique à ceux-là qui sont pourtant des experts ou des docteurs en politique, n’a pas manqué de dénoncer la légèreté, le populisme et la démagogie dont font montre ceux qui disent le combattre, rappelant à juste titre le « sens de responsabilité » qui doit guider la parole et l’action de tout homme politique.

Comme pour renvoyer particulièrement Bilie Bi Nzé à ses propres contractions, à ses incohérences et son manque de constance, il s’est étonné qu’un individu qui aspire à la fonction suprême verse dans la critique facile omettant de faire d’abord le bilan de ses deux décennies passées au sein des différents gouvernements.

Soupçonné par la presse internationale d’avoir machiavéliquement écarté certains de ses adversaires et contradicteurs, là aussi il est resté droit dans ses bottes de militaire : « Avez-vous déjà vu un général qui a peur de quelqu’un ? Quelqu’un qui fait un coup de la libération et qui va avoir peur d’un Ondo Ossa, d’un Maganga Moussavou ou de quelqu’un d’autre ? ». En d’autres termes, même Bilie Bi Nzé il ne le voit pas, comme on le dit communément au Gabon. Même pas peur !          

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 11-03-2025
RPM: Un congrès pour moderniser et...

      Les « Patriotes », comme ils se font appelés, militants et sympathisants du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), se retrouvent, autour de leur président, Alexandre Barro Chambrier, en congrès extraordinaire ce samedi 15 mars dans l’enceinte du Collège Ntchoréré, à l’ancienne Sobraga, dans le deuxième arrondissement de la commune de Libreville.

      A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 avril prochain, les instances dirigeantes du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) convient ses militants et sympathisants à son 3ème congrès extraordinaire ce samedi 15 mars à l’esplanade du Collège Ntchoréré. Sans grande surprise et comme l’annoncent leurs services de communication, ce congrès n’est qu’une formalité pour officialiser et matérialiser leur soutien à la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguéma, l’actuel président de la République et Chef de l’Etat, chef du Comité pour la Transition la Restauration des Institutions (CTRI), l’organe militaire qui a mis fin à un demi siècle de dictature et d’autocratie au Gabon, en renversant Ali Bongo et ses alliés le 30 aout 2023.

      « Avec Oligui Nguéma bâtissons le Gabon nouveau », indiquent par exemple les prospectus et affiches concoctés pour préparer cette rencontre politique et inviter à celle-ci ceux et celles qui partagent leurs idéaux. Par ailleurs, leur président, Aleaxandre Barro Chambrier, avait depuis longtemps déclaré qu’en cas de candidature d’Oligui Nguéma, lui et son parti se rangeront derrière lui. C’est donc sans équivoque : ceux qui ont toujours prôné la « modernisation » du pays attendent accompagner jusqu’au bout celui qui promet de le « bâtir » après avoir restauré les institutions et les valeurs d’une nouvelle République.

 Il faut souligner que Barro Chambrier et son parti font montre jusqu’ici d’une constance et d'une cohérence politiques rares et surtout d’une humilité et d’une modestie sans pareil. En effet, alors que dans le contexte actuel, ils constituent une des principales écuries politiques les mieux structurées en termes organisationnel, de représentation et d’implantation sur le territoire national et, surtout, en termes de ressources humaines, intellectuelles et politiques, en 2016 comme en 2023, ils n’ont pas hésité à mettre de coté leurs propres ambitions et projets pour se ranger respectivement derrière Jean Ping puis Albert Ondo Ondo, « candidats consensuels » de l’opposition,  lors de ces différentes consultations électorales. Alors sachant peser chaque fois les « enjeux du moment », c’est aux cotés et pour Oligui Nguéma, grand favori de la prochaine présidentielle, qu’ils vont mener campagne.    

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 10-03-2025
L’OPH appelle à un « vote lucide et...

Les différents candidats à l’élection présidentielle du 12 avril désormais connus, l’Organisation des Personnes Handicapées (OPH), par la voix de son président Jean-Stanislas Ellang, appelle les personnes handicapées et leurs familles respectives à un « vote lucide et utile ».

      Selon le président de l’OPH (Organisation des Personnes Handicapées), Jean Stanislas Ellang, désormais que les différents candidats à la prochaine présidentielle sont connus, les personnes handicapées ainsi que leurs différentes familles doivent se montrer très attentives aux projets de société qui leur seront proposés. D’après lui, les personnes handicapées, plus que jamais, doivent se mobiliser et « fournir des gros efforts malgré un environnement pas toujours adapté et le processus électoral qui n’est pas non plus inclusif » pour se rendre massivement aux urnes le 12 avril.  

      Cette mobilisation, poursuit-il, doit se faire en faveur du candidat dont le projet de société prend réellement en compte les besoins spécifiques des personnes handicapées, notamment en matière d’accès aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi, aux édifices publics et, surtout, à la citoyenneté. Il parle ainsi d’un « vote lucide et utile » susceptible de contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des personnes handicapées au Gabon.

       Estimant que particulièrement les droits politiques et civiques des personnes handicapées ont toujours été minorés sinon ignorés au Gabon, les réduisant à une « une citoyenneté à demi ou brisée », il invite «  l'ensemble des personnes handicapées, leurs familles et tous ceux qui les soutiennent et comprennent bien leurs difficultés » à peser de tout leur poids lors des prochains scrutins afin qu’elles accèdent à une « citoyenneté entière et totale ».

   Comptant parmi les associations pionnières œuvrant pour la promotion et la défense des droits des personnes handicapées, l’OPH a, depuis les élections législatives de 1996 et tous les scrutins qui se sont succédés dans le pays, toujours mené, avec des succès plutôt mitigés, des plaidoyers à la fois auprès des autorités et des personnes handicapées elles-mêmes pour une implication de celle-ci le long des processus électoraux. C’est donc dans cet esprit que cet acteur majeur de la lutte pour le respect des droits fondamentaux des personnes handicapées invite ses concitoyens à donner de la voix, dans tous les sens du terme

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 10-03-2025
ACBBN, Iloko et Effoutam ne sont plus...

Alain Claude Bili Bi Nzé, Stéphane Germain Iloko et Marlène Essola Effoutame ne vont plus marcher « ensemble ». Réunis autour de la plate-forme « Ensemble pour le Gabon » dont l’offre politique est jusqu’à ce jour illisible et invisible, mais avec un discours systématiquement orienté contre la personne d’Oligui Nguéma et ses principaux soutiens, l’ancien premier ministre, l’ancien député et l’ancienne activiste, pour des raisons et des intérêts individuels, comme il fallait s’y attendre, se sont séparés.

     Comme le prédisaient sous anonymat certains leurs anciens « camarades » du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’alliance circonstancielle entre l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie By Nze et l’ancien député Stéphane Germain Iloko Boussengui auxquels s’était jointe l’activiste et juriste Marlène Fabienne Essola Effoutame n’a pas survécu le temps d’une saison électorale. Elle a volé en éclats. Ils se sont séparés. Ils ne marcheront plus ensemble. Du moins sur le plan politique. Leurs égos, leur opportunisme et leurs ambitions démesurées ont fini par avoir raison, selon ceux qui ont côtoyé les premières cités au sein de l’ancien parti unique où, dit-on, les conditions de leur adhésion ainsi que leurs personnalités respectives gênaient plus d’un.

   Au final, si tous les trois ont fait acte de candidature à la présidentielle du 12 avril prochain, seules celles deux hommes ont été retenues par le ministère de l’intérieur. Celle de la dame a, quant elle, été rejetée pour « absence d’acte de naissance non légalisé du candidat et des parents, d’acte de mariage, de la quittance de dépôt CDC, du certificat de résidence », selon le rapport rendu public par les services du ministère de l’Intérieur.

       Si Essola Effoutame ne s’est pas exprimée sur les raisons de cette séparation soudaine, Iloko accuse sans preuve le dernier premier ministre d’Ali Bongo d’avoir reçu du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, 100 millions de francs CFA et d’avoir déclaré la moitié à ses compagnons qui ont décidé enfin de marcher et d’œuvrer « Ensemble pour le Gabon ». En plus, d’après lui, l’ancien leader estudiantin, au regard de son parcours, serait mal placé pour solliciter le suffrage des Gabonais.

    Au sortir du dépôt de son dossier de candidature à l’avenue de Cointet, Alain Claude Bilie By Nze a annoncé faire une importante déclaration ce lundi. Certainement pour répondre aux accusations de son ancien camarade. Mais là où il est plus entendu c’est sur le contenu de son offre politique. Car jusqu’ici ses sorties se sont limitées à des critiques empreintes de démagogie contre la personne d’Oligui Nguéma et ses soutiens. Or ce n’est pas ce qui lui permettra de gagner la confiance et le vote de ces nombreux Gabonais qui l’en veulent toujours pour ses prises de position politiques antérieures et qui n’ont pas manqué de lui exprimer leur hostilité partout où il est passé. En attendant, wait and see.                      

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 09-03-2025
Tsamba-Magotsi: Le RPM poursuit son...

A la veille de son troisième congrès extraordinaire annoncé pour ce 15 mars, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), parti fondé et dirigé par Alexandre Barro Chambrier, poursuit son implantation et son extension sur l’ensemble du territoire national. C’est dans cet élan qu’une délégation conduite par Romain Roger Birinda, Conseiller du Secrétaire Exécutif dudit parti, a sillonné récemment plusieurs villages du département de Tsamba-Magotsi, dans la province de la Ngounié, pour y installer des cellules et des responsables locaux et animer des causeries politiques.

      En attendant celles des autres bourgades des cantons Tandou et Banda, les populations de Mamiengué, de Murimatsiengui, d’Oyénano et de Fougamou, le chef-lieu de département, ont reçu une forte délégation des membres du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), essentiellement composée des fils et filles originaires de la contrée.

       Ces rencontres politiques animées par le colonel de Douanes à la retraite, Romain Roger Birinda qu’accompagnaient, entre autres, Herbert Doupambi Mapicka, Conseiller du président du RPM , Benoît Koumba Bipakila, ancien candidat à la députation pour le compte de ce parti dans cette circonscription, avaient pour finalité l’installation des représentants de leur bannière dans ces différentes bourgades.

     Présentant leur écurie comme « un parti de gouvernement et d’avenir dans un contexte de reconfiguration politico-sociale et de renouvellement des élites politiques », ils ont invité leurs concitoyens à rejoindre massivement leurs rangs.

      « Le RPM et son leader sont de ceux qui, depuis 2016, donc longtemps avant le « coup de libération » d’août 2023, ont activement et sans cesse appelé à une « modernisation » des paradigmes et des logiciels de la pratique et de la gouvernance politique dans notre pays. C’est donc en toute logique que dès l’aube du 30 août 2023 on s’est rangé au côté de Brice Clotaire Oligui Nguéma pour l’accompagner dans l’œuvre de reconstruction et de restauration de notre pays, de nos institutions, de nos valeurs et de notre dignité.  Nous n’avons pas attendu la chute du régime déchu pour se rendre compte qu’on nous avait depuis longtemps détournés et éloignés de notre essor vers la félicité. Donc demeurons vigilants et lucides, face aux enjeux du moment et plus encore ceux à venir », a lancé le fils de feu Samuel Birinda, ancien député de la contrée, à ses « frères et sœurs » venus nombreux l’écouter à chacun de ses meetings.

            D’après un membre de la délégation, ce « ce travail de terrain va se poursuivre après le congrès et, évidemment, pendant la campagne électorale qui s’ouvre bientôt

  • Par BOUTET Orphé
  • 20-12-2023
Oligui en VIP à l’ONU

En séjour de 48 heures à New-York, aux Etats-Unis, Brice Clotaire Oligui Nguéma, Président de la Transition, Chef de l’Etat gabonais, a été reçu, tour à tour, le 18 décembre dernier par Antonio Guterres, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), et Dennis Francis, le Président de l’Assemblée Générale de cette institution internationale, selon une note d’audience des services de la communication de la présidence gabonaise parvenue à notre rédaction.   

Très actif sur le terrain diplomatique afin de mieux légitimer son régime militaire qu’il dit « transitoire », Brice Clotaire Oligui Nguéma, l’homme qui a mis à la « retraite » le despote Ali Bongo Ondimba, a été reçu par les plus hautes autorités de l’ONU, le 18 décembre, au siège new-yorkais de cette organisation. Le Général-Président a en effet devisé avec Antonio Guterres et Dennis Francis, respectivement Secrétaire Général des Nations Unies et Président de l’Assemblée Générale du même organisme.

Selon la note d’audience diffusée par la communication présidentielle, Oligui Nguéma a saisi « l’occasion de ces rencontres avec les plus hautes autorités onusiennes pour faire le point des progrès de la Transition et présenter la feuille de route définie par le CTRI en vue d’améliorer les conditions de vie du peuple gabonais entre autres ».

Ladite note indique par ailleurs qu’« au sortir de ces têtes-à-têtes enrichissants, SE le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a souligné les appréciations faites par ses hôtes à la lecture du plaidoyer du CTRI pour la refondation des institutions nationales »

Le Gabon étant à la fin de son mandat au sein du conseil de sécurité de l’ONU, Oligui Nguema a en outre exprimé son satisfecit quant à l’action de son pays au sein de cet organisme spécialisé sur les questions de paix et de sécurité avant de féliciter les diplomates de son pays qui ont énormément œuvré au succès de ce mandat, souligne enfin cette note d’audience.       

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  • Par BOUTET Orphé
  • 14-12-2023
L’ADS ou le nouveau parti diasporique...

L’Alliance Démocratique et Solidaire, ADS en abrégé, est le dernier né des partis politiques gabonais. Il a, en effet, été officiellement constitué le 9 décembre dernier dans un hôtel du 17ème arrondissement de Paris par des Gabonais essentiellement installés hors du territoire national et qui, pour la plupart, vont faire leurs premiers pas en politique. Il se donne pour ambition de « s’implanter dans la diaspora et sur tout le territoire gabonais » et, à terme, participer aux prochaines élections post-transition.  

Selon un communiqué de presse émanant de leurs services de communication et parvenu à la rédaction de GabonVeille, de nombreux Gabonais installés en France se sont retrouvés le week-end dernier dans un hôtel parisien pour la sortie officielle de leur nouveau mouvement politique dénommé Alliance Démocratique et Solidaire (ADS).

D’après les termes dudit communiqué, l’ADS a pour « vocation de s’implanter dans la diaspora et sur tout le territoire gabonais, et concourir à des élections après la transition en cours. ». Ladite Alliance se donne également pour « mission de repenser l’engagement politique au Gabon, en mettant un accent sur les Idées, la Vérité, les Valeurs et non plus sur le clientélisme et les égoïsmes ».   

Ce mouvement politique qui dit placer la démocratie et la solidarité comme valeurs fondamentales et balises de son action politique et idéologique, a choisi Istovan Nkoghé, ancien élève du Collège Bessieux de Libreville, aujourd’hui docteur en droit et avocat, comme président.

On note également l’adhésion à ce regroupement de nombreux « Résistants » ou anciens « Résistants », c’est-à-dire ces hommes et femmes qui pendant sept ans ont usé les semelles de leurs bottes et de leurs souliers, sous la neige, sous la pluie ou sous le soleil, pour dénoncer le régime despotique des Bongo, qu’ils ont, au final, eu d’une certaine manière à l’usure.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 22-11-2023
Du contenu et de la durée de la...

« Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi », disaient l’un et l’autre, sinon en chœur, Gandhi et Nelson Mandela. Ils entendaient ainsi mettre en relief l’importance de la consultation et de l’implication des bénéficiaires, dans la conception et la réalisation d’une action ou d’un projet, et donc l’exigence de promotion de la participation citoyenne et de la démocratie participative.

L’avènement du « coup de liberté » du Général Oligui Nguéma et de ses pairs a davantage libéré la parole populaire. Longtemps ignorée, instrumentalisée, minorée sinon bâillonnée, la voix du peuple gabonais souverain a dorénavant besoin de se faire entendre. En témoignent, les réactions citoyennes nombreuses, à travers les réseaux sociaux, des actions du président et du gouvernement de la Transition. Ce qui cristallise, ces derniers temps, cette parole populaire, avide d’expectorer sa libération et son désir d’être dorénavant écoutée et entendue, est la durée de la Transition[1]. Mais, au-delà de la durée de la Transition, les citoyens et citoyennes se prononcent également sur son contenu, sa feuille de route, c’est-à-dire sur les priorités qui devraient être les siennes. En réaction à ces paroles citoyennes véhiculées par les réseaux sociaux, JKM, auteur d’un article dans L’Union du vendredi 17 novembre courant, place « le peuple gabonais face à ses responsabilités » en invitant les citoyennes et les citoyens à s’exprimer plutôt dans le « cadre formel » de la consultation initiée par le gouvernement et de la tenue du dialogue national prévu en avril prochain, déclinées par le chronogramme officiel de la « Transition politique au Gabon ».

Une consultation citoyenne préparatoire au dialogue national mal engagée 

Tout en saluant le principe de ladite consultation en cours et du dialogue national envisagé, nous considérons, cependant, que ces deux initiatives n’atteindront pas leur objectif avoué, à savoir : donner réellement la parole au peuple gabonais, permettre à ce dernier d’exprimer ses aspirations et ses attentes, c’est-à-dire l’impliquer véritablement dans la définition et la construction des fondations de son « essor vers [sa] félicité » à venir. L’initiative louable du CTRI de « faire à nouveau parler les Gabonais qui en avaient perdu l’habitude » est très mal engagée et s’apparente déjà à une énième instrumentalisation de la parole populaire. On ne peut, à la fois, vouloir libérer la parole du peuple et en même temps la corseter.  

Pour libérer la parole des Gabonais, il aurait fallu organiser la consultation populaire préparatoire au dialogue national différemment en partant de la base, c’est-à-dire en recueillant les doléances des citoyennes et citoyens par village et par quartier ; par canton et par arrondissement ; par département et par province. Les chefs de village et de quartier ; les sous-préfets, préfets et gouverneurs auraient été les organisateurs délégués desdites consultations. Ces consultations directes auraient eu le mérite de faire parler surtout les populations rurales et non lettrées incapables d’utiliser la médiation électronique proposée par le portail officiel « MBOVA ».

Eviter une infantilisation des citoyens

Par ailleurs, le fait de définir par avance les thèmes de la discussion est une façon justement de corseter cette parole populaire qu’on est censé émanciper. C’est tout le contraire du « coup de liberté ». On pourrait avoir le sentiment de quitter une camisole pour une autre. Le meilleur moyen de « faire à nouveau parler les Gabonais qui en avaient perdu l’habitude » aurait été de libérer totalement leur parole, de leur donner l’occasion de « vider leur sac », dans le cadre de discussions organisées à la base. Encadrer d’avance cette parole populaire en définissant un format et en circonscrivant des thèmes précis, au prétexte de prévenir des débordements est, en réalité, une infantilisation des citoyennes et de citoyens gabonais. Il y a, dans ce procédé, une forme de condescendance élitiste des hommes et des femmes politiques et des représentants de la société dite civile qui s’arrogent le droit de penser et de parler à la place des populations. A ce jour et dans le contexte de la Transition, la question nationale, avant d’être une question d’institutions et de leur réforme, est d’abord et avant tout une question de mal-vivre. Ce mal-vivre, qui d’autre peut en témoigner et en parler concrètement que le peuple lui-même ? Qui d’autres que les populations de Moulengui-Binza, dans le département de Mongo, parleraient mieux du besoin d’avoir une route de qualité en toute saison ? Qui d’autres que les populations d’Ikobey, dans le département de Tsamba-Magotsi, pour parler des besoins d’une médecine de proximité, en termes d’infrastructures et de personnel de santé ? Qui mieux que les populations de Kinguélé et autres Bangos, à Libreville, pour parler des problèmes d’insécurité ? Qui mieux que les jeunes sans emplois, en milieu urbain ou en milieu rural, pour parler du chômage de la jeunesse ? Qui d’autres que les usagers de l’administration ou de la circulation pour parler de la « petite corruption » qui gangrène notre société ?

Par Stephane Vouillé



[1] Cf. L’article « Chronogramme de la Transition : le peuple gabonais face à ses responsabilités » in L’Union n° 14380 du vendredi 17 novembre 2023, signé JKM en page 5, mais aussi le micro-trottoir de Gabon Media Times en ligne :  https://www.youtube.com/watch?v=hk0KKwvO25Y.

 

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  • Par BOUTET Orphé
  • 06-11-2023
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

Oligui Nguéma le libérateur

           En faisant expier son péché à Ali, Brice Clotaire a également de façon particulière libéré la province du Haut-Ogooué, prise en otage, depuis des décennies, par le système et le régime Bongo-PDG. Cette province était, en effet, devenue une anomalie républicaine. Originaire de cette province du fait de sa mère, Oligui Nguéma, par sa prise de pouvoir, a libéré l’ensemble du Gabon, y compris le Haut-Ogooué. Cette dernière a été notamment libérée de l’instrumentalisation politique et tribale dont elle était victime, en dépit de la solidarité des conditions de vie de la majorité de ses habitants avec les autres Gabonais.

Exécuteur testamentaire revendiqué d’Omar Bongo Ondimba, le Général Oligui Nguéma en a la volonté et donne des signes encourageants par un certain nombre de mesures : traque des détourneurs de fonds publics, dissolution du Haut-Commissariat Général de la République, limitation au strict minimum des émoluments des parlementaires, revalorisation des indemnités des Auxiliaires de commandement, etc. Tout cela est à son honneur, mais ne constitue pas l’enjeu de la mission de l’exécuteur testamentaire qu’il entend être.

Le système Bongo-PDG et la corruption : l’échec des valeurs  

En lien avec la « restauration des institutions », mission du CTRI qu’il préside, le Général Oligui Nguéma a le devoir d’incarner l’exemplarité s’il veut réellement être à la hauteur d’un véritable exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba. Le repentir et la lassitude exprimés par OBO sur le désastre politique et socio-économique national, consécutif au règne du système Bongo-PDG, mettent en relief principalement et fondamentalement la problématique des valeurs. Le grand échec d’Omar Bongo Ondimba, de son fils Ali et de leurs affidés est celle des valeurs dont témoigne le niveau de corruption généralisée de l’élite politique gabonaise. Les institutions gabonaises ne peuvent pas être restaurées sans une reconversion morale préalable des femmes et des hommes qui sont chargés de les incarner et de les faire fonctionner. D’Omar Bongo Ondimba à Ali Bongo Ondimba, le Gabon a été un « malade alité » non pas du fait de ses institutions, mais plutôt du fait de la corruption de son élite politique.

Cette corruption de l’élite politique doit être entendue comme « l’abus des fonctions publiques à des fins personnelles »[1]. Il ne sert absolument à rien de changer de constitution, d’adopter un nouveau code électoral, etc. s’il n’est pas préalablement mis fin à cette corruption qui est tout simplement l’abus des fonctions publiques à des fins personnelles. C’est ce mal qui a sapé nos institutions et fait péricliter le vivre-ensemble et le développement national ; et rien d’autre. Selon la Convention des Nations unies contre la corruption, « en sapant les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice et en compromettant le développement durable et l’état de droit », la corruption est une menace pour « la stabilité et la sécurité des sociétés ». Ces effets dévastateurs de la corruption sur la stabilité politique, économique, sociale et culturelle des sociétés et des États sont aussi reconnus par La Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.

Le CTRI et la restauration des valeurs et des mentalités : le devoir d’exemplarité

        La lutte contre la corruption, et donc le combat pour les valeurs, est un chantier que la Transition et son président ne sauraient mener à terme. Cela relève de la révolution des esprits et des mentalités qui prend plus de temps que la révolution politique, plus instantanée et immédiate. Toutefois, ce qui est attendu de la Transition, et principalement de son premier acteur, est d’amorcer cette reconquête des valeurs préalable à la construction d’institutions fortes et crédibles. La reconquête des valeurs, Oligui Nguéma l’amorcera en étant le leader d’une Transition exemplaire débouchant sur des élections libres, transparentes, inclusives et pacifiques auxquelles il s’interdirait de participer. L’appétit vient en mangeant ; en incarnant la fonction de Président de la République et de Chef de l’Etat, Oligui Nguéma prend certainement goût au pouvoir. Cela est humain. Cependant, qu’il se garde d’en être corrompu. Que sa « surprenante transformation vestimentaire en se débarrassant de l’uniforme militaire » et ses ambitions de créer « Libreville 2 » et un « nouvel aéroport de Libreville »[2] ne soient pas le signe de l’ambition d’une prise en otage future de la Transition pour assouvir son dessein de jouissance du pouvoir. Oligui Nguéma s’honorerait en étant l’arbitre impartial des élections qui mettront fin à la Transition et ouvriront le retour à un ordre constitutionnel normal. C’est cette exemplarité qu’il doit nécessairement incarner et qui sera la semaille qui lui assurera une moisson politique certaine pour l’avenir. Qu’il aille puiser dans sa foi chrétienne, affichée et revendiquée, l’énergie morale nécessaire pour ne pas céder à la corruption de l’hybris de l’homme providentiel et indispensable. Homme providentiel, il l’est déjà pour son « coup de liberté » ; homme indispensable, il ne l’est pas pour l’après-transition. Du fait d’accéder à des responsabilités d’Etat, tout le monde entre dans l’histoire. Cependant, les uns entrent au panthéon de l’histoire ; et les autres dans les poubelles de l’histoire. Voilà l’alternative qui s’offre à Oligui Nguéma, exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba.

Stéphane Vouillé

 



[1] Cf. Emmanuelle Lavallée, « Corruption et confiance dans les institutions politiques : test des théories fonctionnalistes dans les démocraties africaines » in Afrique contemporaine, 2006/4 n° 220 | pages 163 à 190.

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  • Par BOUTET Orphé
  • 06-11-2023
Brice Clotaire Oligui Nguéma :...

« Coup de liberté » ou « révolution de palais » ?

L’alacrité populaire qui a suivi l’annonce, le 30 août dernier, de la prise de pouvoir par l’armée au Gabon a témoigné du caractère de plus en plus exécrable, aux yeux d’une très large majorité des Gabonais, de ce qu’était devenu le règne d’imposture et d’incurie d’Ali Bongo Ondimba. En qualifiant son action de « coup de liberté », le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma indiquait ainsi sa perception empathique du sentiment et de la conscience populaires. Le coup de force des militaires a été unanimement accueilli comme salvateur, par un peuple qui, depuis 2009, voyait quotidiennement ses conditions de vie se dégrader et ses libertés rognées et retirées. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’idée d’une « révolution de palais » avancée par le candidat Albert Ondo Ossa n’a pas eu d’écho. Ce dernier a fini par « rentrer dans le rang », pour éviter l’isolement. Toutefois, en qualifiant ce coup d’état de « révolution de palais », Albert Ondo Ossa a vu juste. En effet, ancien aide-de-camp d’Omar Bongo Ondimba et patron de la garde prétorienne de son fils, le Général Oligui Nguéma est évidemment un homme du régime Bongo-PDG. Sa prise de pouvoir est, de ce fait, bel et bien une « révolution de palais ». De plus, cette idée d’une « révolution de palais » est, aujourd’hui, accréditée et renforcée par les faits : les militants du PDG (y compris les anciens reconvertis en opposants) et partisans de l’ancien régime sont majoritaires dans toutes les instances de la Transition. C’est le cas du cabinet du Président de la République. Notoirement, l’Assemblée nationale et le Senat sont majoritairement constitués de PDGistes[1]. Si ce n’est pas le cas, pour le moment, pour ce qui concerne le bureau du Conseil économique et social, il n’en demeure pas moins que son président, son 1er vice-président et son 2ème questeur sont des militants du PDG. Actuel président du CES, Séraphin Moundounga n’a jamais, à notre connaissance, démissionné du PDG. Le « coup de liberté » est donc, en réalité, une « révolution de palais ». De la présidence de la République au parlement en passant par le Gouvernement et le CES, les personnalités investies de pouvoir, par le nouveau régime, sont majoritairement des habitués et des intimes du « palais », à l’instar de Brice Clotaire Oligui Nguéma lui-même, qui a été, comme le qualifie, à juste titre, Mathieu Olivier, journaliste à Jeune Afrique, « confident »[2] d’Omar Bongo Ondimba. Ledit confident serait d’ailleurs apparenté au défunt président, du côté de sa mère qui serait une des cousines d’Omar Bongo Ondimba.

Cependant, ce serait manquer d’à-propos, en termes d’analyse politique, de ne pas comprendre que cette « révolution de palais » était la seule issue pour arriver à bout d’un système politique qui avait confisqué toute possibilité de « renversement électoral »[3] et dont le régime d’Ali Bongo Ondimba était la forme la plus sanguinaire et prédatrice. Sans ce coup de force, le vote des Gabonais aurait été à nouveau tronqué et volé par le régime d’Ali Bongo Ondimba, comme en 2009 et en 2016. La « révolution de palais » menée par Oligui Nguéma nous a bien libérés de ce régime de désolation et de terreur et c’était bien la seule issue. De toutes les façons, face à la confiscation totale du vote citoyen et de l’alternance politique pacifique, le régime Bongo-PDG ne serait tomber que par un coup d’état, celui d’Oligui Nguéma ou un autre. Nous pouvons, néanmoins, nous féliciter que ce soit celui, sans une goutte de sang, d’Oligui Nguéma.

Accorder le bénéfice du doute au CTRI

Toute « révolution de palais » n’étant pas en soi et systématiquement une perpétuation de l’ordre ancien, il importe, en conséquence, d’accorder, au Général Oligui Nguéma et à ses frères d’armes, le bénéfice du doute. S’il a bien nommé le coup d’état du 30 août courant, le candidat Ondo Ossa a, en revanche, fait un procès d’intention à son auteur en affirmant qu’il s’agissait d’une continuité de l’ordre ancien. S’il est trop tôt d’accuser le Général Oligui Nguéma d’être un simple recycleur du régime honni Bongo-PDG, il est, néanmoins, tout aussi légitime de s’interroger sur ses véritables intentions. Quelles sont ces dernières ?

En l’absence d’actes contraires et avant le terme de la Transition, il est difficile de sonder les intentions du Général-Président. « Mourim batsi diyombi » (littéralement « le cœur de l’autre est une forêt impénétrable »), l’homme est un mystère pour l’homme, dit un proverbe Gisir. A défaut d’arriver à bout du mystère de l’intimité profonde d’Oligui Nguéma et de dévoiler ses véritables intentions, contentons-nous d’approcher cette intimité et de préjuger de ses intentions en scrutant ses premiers actes.

Si nous nous en tenons aux premiers symboles, l’intention du nouveau Chef d’Etat est justement d’opérer une rupture avec l’ordre ancien et d’amorcer la fondation d’une nouvelle ère. Le premier de ces symboles est la dénomination de l’organe constitué par les militaires et présidé par Oligui Nguema :  le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Au Niger, l’homologue militaire du CTRI est nommé « Conseil national pour la sauvegarde de la patrie » ; en Guinée, « Comité national pour le développement » ; au Mali, « Comité national pour le salut du peuple ». De cette lecture sémiotique comparée, nous pouvons en déduire que les militaires Gabonais et le premier d’entre eux, comparativement à leurs homologues, affichent d’emblée leur intention de ne pas s’éterniser au pouvoir en constituant simplement un régime transitoire chargé de restaurer les institutions. Le deuxième symbole est la référence tutélaire et exorciste, dans les communiqués du CTRI, à l’esprit de concorde de l’hymne national. Le CTRI entend mettre à profit la transition pour poser les fondations d’une véritable concorde nationale et c’est le sens de la chute qui fait désormais la marque de ses communiqués : « Peuple Gabonais, c'est enfin notre essor vers la félicité ! » Par cette formule incantatoire devenue, le CTRI semble exorciser à jamais l’ordre ancien, et peut-être aussi les démons de l’attrait puissant du pouvoir qui sommeille en chaque humain et donc en chacun d’eux.

La grosse faute politique d’Ali Bongo Ondimba

L’autre symbole significatif d’une intention de refondation de notre Nation et du vivre-ensemble, du Général-Président de la Transition, est non seulement la référence au Président Jerry John Rawlings, mais également et surtout le rappel, dans son discours d’investiture, de ces paroles désormais proverbiales de feu le Président Omar Bongo Ondimba : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire, il nous observe. Il dit : amusez-vous. Le jour où il voudra aussi nous sanctionner, il le fera. » Témoignage d’une autocritique, ces paroles révèlent la résonnance testamentaire des discours du 01 décembre 2007 et du 31 décembre 2008 d’Omar Bongo Ondimba. « A di cisse mvoumbi mougandou », dit un adage de la sagesse Gisir. Littéralement, « ce qu’a laissé un défunt est une malédiction ». Dans la culture Gisir, citer cet adage, c’est appeler les héritiers d’un individu au respect des dernières volontés de ce dernier. Le non-respect des dernières volontés d’un défunt expose ses héritiers au malheur : maudit l’héritier qui n’aura pas été un fidèle exécuteur testamentaire ! La grande faute politique d’Ali Bongo Ondimba est de n’avoir pas compris la portée spirituelle et testamentaire des paroles paternels et de n’en avoir pas fait le viatique et la boussole de son règne. Il aurait dû s’employer à réhabiliter le nom de son père tout en se faisant un prénom.

En déposant Ali Bongo Ondimba, le Général Oligui Nguema a, en réalité, déposé l’infidèle exécuteur testamentaire d’Omar Bongo Ondimba. C’est parce qu’il n’a pas cette clé de lecture que Mathieu Olivier, journaliste à Jeune Afrique, parle à tort de « la position paradoxale » d’Oligui Nguéma qui a renversé le fils tout en ayant été formé et porté par le père, c’est-à-dire Omar Bongo Ondimba[4]. La position d’Oligui Nguéma est, au contraire, normale et cohérente parce qu’en phase avec l’esprit du testament du patriarche. Tout en appelant à la perpétuation de son règne par son héritier, le patriarche Omar Bongo Ondimba a demandé que ledit règne prenne une nouvelle et ennoblissante trajectoire. Confident d’Omar Bongo Ondimba mourant, Brice Clotaire Oligui Nguéma s’est retrouvé de fait gardien du respect de sa mémoire et de son testament. En conséquence, fils moral et spirituel d’Omar Bongo Ondimba, Oligui Nguéma entend corriger l’erreur de son « frère ». En bon « enfant du village », conscient de la menace qui pèse sur tout héritier qui ne saurait pas faire respecter les dernières volontés d’un défunt, Oligui Nguema a, nous semble-t-il dans son discours d’investiture, annoncé être simplement le parfait exécuteur testamentaire politique d’Omar Bongo Ondimba. En considérant qu’Ali Bongo Ondimba n’a pas su être le digne héritier politique de son père repentant, la « révolution de palais » orchestrée par Oligui Nguema est donc une rectification de la trajectoire du régime PDG et plus probablement une réhabilitation post-mortem du nom d’Omar Bongo Ondimba. Dans ses discours du 01 décembre 2007 et du 31 décembre 2008, Omar Bongo Ondimba, tout en battant sa coulpe, appelait son régime à une véritable reconversion et engageait ainsi son successeur à en ouvrir le chantier jusqu’à sa réalisation. En témoignant son repentir, Omar Bongo Ondimba exprimait en même temps sa lassitude. N’ayant plus l’énergie nécessaire pour remettre le Gabon sur les rails de la bonne gouvernance et du développement socioéconomique véritable, il espérait que son héritier, son fils Ali, le ferait. Ce qui a manqué à ce dernier pour être véritablement fidèle à la consigne testamentaire paternelle est un sursaut d’orgueil pour laver la honte historique attachée au patronyme Bongo. Un fils devrait toujours faire mieux que son père et sauver l’honneur de ce dernier. Ali Bongo Ondimba a fait tout le contraire. C’est le péché que Oligui Nguéma lui a fait expier.  

     Stephane Vouillé

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