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Mercredi, 14 mai 2025

Résultats pour le tag 'CTRI'

  • Par BOUTET Orphé
  • 25-09-2023
Noureddin Bongo/Laccruche Alihanga :...

Alors qu’une rumeur persistante reprise même par certains médias nationaux annonçait sa sortie de prison dans la vague des libérations des « prisonniers d’opinion », Brice Laccruche Alihanga, « BLA » pour les intimes, ancien directeur de cabinet du despote déchu Ali Bongo Ondimba, est toujours dans les geôles de Gros-Bouquet où l’a rejoint récemment le fils ainé de ce dernier, Nourredin Bongo Valentin. D’après le nouvel homme fort du pays, Brice Clotaire Oligui Nguéma, une confrontation pourrait avoir lieu entre les deux anciens « amis ».

 

            Dans les jours qui ont suivi la libération du président du syndicat national des enseignants-chercheurs (SNEC), Jean Rémy Yama, de René Allogho Akoué, ancien directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) et de Léandre Zué, ancien édile de la commune de Libreville, tous considérés comme « prisonniers d’opinion » par les nouvelles autorités du pays, les réseaux sociaux aidés par certains médias du pays évoquaient également la sortie de prison de Brice Laccruche Alihanga et son cadet, Grégory. Sauf que dans la réalité ces derniers sont toujours enfermés à la prison du Gros-Bouquet. L’information nous vient du président le la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui, lui-même.

            En effet, interrogé lors d’une interview diffusée le 20 septembre dernier par Jeune Afrique sur le sort et le statut de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, le Général-Président indique qu’ « il appartient […] au pouvoir judiciaire d’enquêter pour la manifestation de la vérité. Toutefois, de fortes coïncidences sont à relever dans le mode opératoire chapeauté par Noureddin Valentin Bongo et celui décrié lors de l’opération Scorpion où Brice Laccruche Alihanga était présenté comme le maître à penser. »

            Il ajoute par la suite qu’ « étant incarcéré depuis quatre ans, qui serait alors le véritable commanditaire de ces détournements de fonds publics massifs ? Une confrontation semble désormais être le moyen idéal pour déceler les véritables responsables de cette mafia au sommet de l’Etat. C’est la raison pour laquelle les enquêtes vont être rouvertes, nous pourrons ensuite déterminer les responsabilités des uns et des autres ».

            Il apparait clairement qu’une confrontation judiciaire, donc un face à face, entre Noureddin Bongo et l’ex collaborateur de son père est plus qu’imminente. 

            Pour rappel, Brice Laccruche Alihanga est incarcéré depuis décembre 2019. Il avait été arrêté, avec nombreux de ses proches dont son frère Grégory, pour détournement massif de fond public avant d’être condamné au final pour « obtention frauduleuse d’un document administratif », document qui lui aurait permis d’obtenir de manière illégale la nationalité gabonaise.     

            Noureddin Bongo, lui aussi avec ses proches dont son directeur de cabinet Ian Ngoulou et Jessye Ella Ekogha, ex porte-parole de la présidence de la République, a été arrêté dans la nuit du 30 août dernier lorsque les forces de défense et de sécurité, à l’issue d’un énième scrutin bâclé et aux « résultats tronqués », ont décidé de « mettre fin au régime » autocratique de son père. Le 19 septembre il a été placé sous mandat dépôt. Lui et ses acolytes sont  poursuivis pour « trouble d’un collège électoral, contrefaçon et usage des sceaux de la République, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, remise et obtention de sommes indues, complicité de détournements de fonds publics, corruption, détournements de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, usurpation de titre et de fonction

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  • Par BOUTET Orphé
  • 19-09-2023
A Malinga aussi l’eau se fait très...

A la fois symboles et symptômes de nombreux échecs, notamment sur le plan social, du régime déchu, les difficultés d’accès à l’eau potable restent entières dans tout le pays, avec une certaine acuité dans certaines régions, tel que  dans la commune de Malinga, dans le département de la Louetsi Bibaka, dans la province de la Ngounié, où les populations parlent de « sécheresse » surtout en saison sèche.  

 

            L’une des premières mesures d’urgence annoncées par le président du Comité de la Transition et de la Restauration des Institutions (CTRI), nouveau chef de l’Etat gabonais, le général de brigade Oligui Nguéma, est celle relative à l’adduction d’eau potable dans l’ensemble du pays, avec éventuellement des forages dans certaines zones. C’est dire à quel point le problème est grave et le chantier immense. Quasiment toutes les villes du pays, grandes comme petites, en sont confrontées, tel que c’est le cas à Malinga, petite bourgade du sud du pays, où les populations sont contraintes de parcourir de nombreux kilomètres pour recueillir le précieux et vital liquide.

            « Papa Sidi », sujet mauritanien installé dans la petite ville depuis des décennies, confie à notre correspondant qu’il n’y a pas du tout de l’eau potable dans la ville. En conséquence, il doit se rendre en voiture à 15 km de Malinga pour s’en procurer. Et pour les autres besoins domestiques en eau, il dit emprunter le même moyen de locomotion pour aller se ravitailler à Bingouangou, une rivière située à 1 km du centre de cette ville.

            Si lui au moins a un véhicule pour essayer de surmonter ces difficultés, ce n’est pas toujours le cas de nombreux autochtones qui doivent parcourir de longues distances à pied à la quête de cette eau qui se fait rare dans un pays tropical et dans le quel il pleut pendant neuf mois sur les douze que compte une année civile.

 Une réalité relatée par des jeunes et moins jeunes femmes rencontrées à Biranda, un autre cours d’eau localisée à la périphérie de ladite ville : « Il n’y a pas d’eau dans la ville, dans la commune de Malinga. Tout le monde, chacun à son niveau, cherche le cours d’eau le plus proche, surtout en saison sèche. » affirme une « nouvelle étudiante » venue faire sa lessive aux côtés d’autres habitantes de la localité.

« Normalement la condition d’eau a toujours été très difficile, parce que nous n’avons pas de pompe. Certes nous avons un semblant de pompe ici, mais depuis 5 à 10 ans…mais jusqu’ici il n’y a toujours pas d’eau. Pour nous qui apprenions à Mbigou, on était déjà habitués aux pompes. Donc revenir à la rivière c’est un peu difficile, compliqué. Moi je ne suis pas très loin de la rivière, mais il y en a, ceux qui sont vers le collège là-bas par exemple, c’est très compliqué parce que en saison sèche, les petites sources qu’ils ont à proximité toutes sèchent. Ils doivent se déplacer pour venir ici. Donc c’est très compliqué pour avoir accès à l’eau. », ajoute-t-elle.

A Malinga, « en saison sèche, c’est la sécheresse comme si on était dans un désert », conclut pour sa part le pasteur Michel, rencontré à Boutchima, quartier de la ville.