Noureddin, le fils d’Ali et, donc, petit-fils d’Omar Bongo Ondimba, se trouve dans les cellules de « Sans Famille », le redouté centre pénitencier de Libreville, depuis le 19 septembre, selon les informations du quotidien pro-gouvernemental L’Union, reprises par de nombreux autres médias nationaux et internationaux.
Dans la nuit du 30 août dernier lorsque les forces de défense et de sécurité annoncent la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, ils informent également de la mise aux arrêts de, entre autres, son fils Noureddin Valentin et avec lui, Ian Ngoulou, son directeur de cabinet, Cyriaque Mvourandjami, Conseiller de cabinet politique du président déchu, Jessye Ella Ekogha, conseiller et porte-parole de la présidence d’Ali Bongo et, enfin, Steeve Nzegho Dieko, secrétaire général du parti démocratique gabonais (PDG), ex-parti au pouvoir.
Si ce dernier a au final été placé sous résidence surveillée, ce n’est pas le cas des premiers cités qui ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la prison du Gros-Bouquet, communément appelée « Sans Famille ».
D’après Patrick Roponat, Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, qui a fait une déclaration de presse dans la soirée du mercredi 20 septembre, ils sont soupçonnés de « trouble d’un collège électoral, contrefaçon et usage des sceaux de la République, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, remise et obtention de sommes indues, complicité de détournements de fonds publics, corruption, détournements de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, usurpation de titre et de fonction »
Au terme l’enquête préliminaire, ce sont en tout dix (10) personnes qui ont été inculpées, d’après la même déclaration du procureur Roponat qui précise que « trois assignations à résidence ont été ordonnées et sept sous mandats de dépôt ont été décernés par le juge d’instruction ». Il a également rappelé que « les enquêtes se poursuivent et pourraient déboucher sur des inculpations supplétives et d’autres interpellations sont en cours. ». Ce qui laisse clairement croire que dans les heures et les jours qui vont suivre plusieurs barons et autres tout-puissants de l’ancien régime pourraient rejoindre Noureddin Valentin et ses acolytes à la prison de Gros-Bouquet qui a vu, sous leur gouvernance, son dispositif de sécurité renforcé, sans pour autant augmenter sa capacité d’accueil largement dépassée et encore moins améliorer les conditions de vie et d’hygiène.
Pour rappel, la famille Bongo a régné sans partage à la tête du Gabon depuis 1967, soit 56 ans. Un règne marqué par nombreux scandales financiers et des élections truquées et meurtrières. C’est d’ailleurs une énième de parodie d’élections aux « résultats tronquées », selon les forces de défense et de sécurité qui les ont déposés qui a poussé ce dernier à agir pour éviter « un bain de sang ».